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le Ministre de la Guerre ; dans celle lettre insinuante il semble accuser de mauvaise volonté ou d’imprévoyance le Ministre de la guerre et celui de l’Intérieur. Sans nous ériger en défenseurs d’une cause gagnée, nous avons le droit de remarquer que l’insuffisance des armes, en ce moment, doit être imputée seulement à l’imprévoyance et a la mauvaise volonté du Gouvernement déchu, dont nous subissons encore les conséquences. Nous devons tous comprendre les motifs qui déterminent le gouvernement de la Défense Nalionale à réserver les armes qui lui restent encore aux soldats de l’armée active, ainsi qu’aux gardes mobiles : ceux-là, évidemment, doivent être armés avant nous par le Gouvernement. Esl-ce à dire qu’on ne pourra pas donner des armes aux trois-quarts des gardes nationaux, pourtant bien décidés à se défendre en cas d’attaque ? non pas. Ils ne veuleutpas resler inutiles : il faut à tout prix qu’on leur trouve des armes. C’est aux conseils municipaux, élus par eux, qu’il appartient de leur en procurer. Le maire, en pareil cas, doil prendre l’initiative, et, comme on l’a fait déjà dans mainle commune de France, il doit spontanément mettre en œuvre tous