Page:Rimbaud - À Douai et à Charleville - lettres et écrits inédits, 1927.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rimbaud jusqu’ici connu de lui seul, celui qui, à Douai, fut son hôte, ou plutôt l’hôte de ses tantes, les dames Gindre.

Parmi les autographes exhumés ainsi de l’oubli, il en est un qui nous profile une silhouette assez inattendue, paradoxale même, celle d’un Rimbaud garde national volontaire, quatre-septembriste et gambettiste exubérant, ardent patriote, patriotard presque, réclamant des armes pour la défense du sol, pour la protection des remparts de la cité douaisienne, devenue momentanément sa petite patrie d’élection. — Rien n’y perce encore du futur communard, d’intention sinon de fait, que nous verrons, cinq mois plus tard, s’exaspérer dans ses rancœurs.

M. Izambard avait gardé le souvenir d’un entrefilet porté par Rimbaud à une feuille douaisienne de 1870. Etant repassé à Douai il y a quelques années, il a recherché cet article et en a pris une copie. On y verra notre héros s’essayant, non sans gaucherie, au journalisme, au petit reportage ; mais cette gaucherie, c’est la rançon du poète qui se mêle de politiquer.

l'éditeur.