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DES GRANDS SAPINS…

Des grands sapins le souffle se fait rauque,
sous la neige d’hiver, tandis que sur leurs branches,
tout cet éclat se gonfle, épanoui.
Les chemins blancs deviennent silencieux
et plus intimes les chambres familières.

L’horloge chante, et les enfants tressaillent
car dans le poêle vert une bûche a craqué.
Cependant qu’au dehors, où les flocons grenaillent,
clair tourbillon et chute sans répit,
le jour trop blanc prend un aspect d’éternité.