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services seraient rendus uniquement sur la demande des intéressés. On aurait donc des taxes au lieu d’avoir des impôts[1].

Cependant il conviendrait de supprimer la plupart des taxes qui existent aujourd’hui : celles, d’abord, dont la suppression n’impliquerait aucun progrès vers le communisme, parce que les services qu’elles assurent seraient rendus par l’État, tôt ou tard, à tous les citoyens en mesure presque égale, ou que, s’ils n’étaient rendus qu’à un petit nombre d’hommes, ce serait d’une façon avantageuse à toute la société. Telles sont, par exemple, les taxes pour l’administration intérieure ou l’administration de la justice.

Il y aurait lieu de supprimer en outre les contributions qui, véritables taxes pourtant, créent certains avantages artificiels dans les conditions initiales de la lutte économique : celles, par exemple, payées pour l’enseignement public à tous ses degrés.

Il serait bon, enfin, de défalquer de la valeur du service et de rendre ainsi gratuit, dans certaines taxes, un élément de coût aujourd’hui onéreux. Une des principales fonctions de l’État devrait être de rendre gratuit et commun, moyennant la concurrence ou tout autre expédient, le plus grand nombre possible d’instruments de production et de capitaux en général servant à mettre en œuvre les forces de

  1. Nous donnons au mot taxe l’acception qu’il a dans la Science des finances de Wagner, pp. 285, 298.