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ment toutes ses conclusions, mais les rend parfaitement contraires à la vérité, dans l’appréciation des rapports économiques actuels. Ennemie de toute intervention de l’État pouvant nuire à la concurrence, elle en accepte l’intervention principale, celle qui, en enlevant à jamais à la majorité des hommes la faculté de se servir librement et gratuitement des instruments de production, empêche la concurrence de produire ses effets bienfaisants là où ils seraient le plus nécessaires.

Ainsi, il suffirait d’abolir cette fâcheuse intervention de l’État pour que la plus grande partie des conclusions de l’école libérale fussent exactement vraies. Or, comme nous l’avons vu, une conformation différente de la propriété, modifiée dans le sens d’un brevet d’accumulation à durée temporaire, pourrait sinon détruire cette intervention, du moins en supprimer les effets pratiques essentiels. C’est donc vers cette nouvelle organisation de la propriété que, logiquement, devraient tendre les écoles économiques libérales.