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Examinons maintenant la troisième condition, celle à laquelle la nouvelle modification du droit de tester doit surtout satisfaire, et de la façon la plus complète : éviter d’amoindrir l’impulsion au travail, à l’épargne, et à l’incessante accumulation de nouveaux capitaux. Nous verrons que non seulement cette condition sera remplie dans le nouvel arrangement de la propriété, mais que, même, l’excitation au travail et à l’épargne y augmentera beaucoup.

Wagner croit que les prélèvements (considérables opérés par l’État sur les héritages fortifieraient, au lieu de l’amoindrir, le stimulant là l’épargne chez le père de famille, désireux de parvenir quand même à laisser aux siens une fortune suffisante. En tout cas, les économistes convaincus qu’au delà d’un certain pourcentage ces prélèvements affaibliraient le stimulant au travail, au lieu de le fortifier, reconnaissent que l’action déprimante serait presque nulle pour les degrés lointains de parenté. « Plus le sentiment familial est faible, moins l’affaiblissement du droit de succession paralyse les intérêts de l’économie sociale. C’est pourquoi l’impôt sur les successions est d’autant plus a inoffensif qu’il pèse plus uniquement sur des parentes lointaines »[1].

    en propriété privée seraient, naturellement, bien plus rapides. Par contre, celles admettant un plus grand nombre de transmissions seraient plus lentes.

  1. Roscher, Grundlagen der nat. Œk., Stuttgart, Cotta, 1896, 216.