Page:Rignano, La question de l’héritage, 1905.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commun avec celle dans laquelle tôt ou tard le prolétariat devra s’engager, s’il veut atteindre le but fixé.

Le point fondamental, toute la substance du programme maximum, est dans la socialisation de tous les instruments de production et d’échange, de tous les capitaux. Où est, dans le programme minimum, spécialement dans celui que suit le parti au cours de son action pratique quotidienne, la proposition qui tende à socialiser, naturellement sans indemnité correspondante, la portion même la plus petite de la propriété privée ?

On aurait un principe de transformation de la propriété privée en propriété collective — premier pas peut-être petit, mais effectif vers le but indiqué par le programme maximum —, on aurait ce principe, disons-nous, pour ne citer que le moyen de socialisation le plus efficace, si des prélèvements opérés par l’État ou par les autres entités collectives sur les successions étaient employés, par exemple, à amortir les dettes de l’État, des départements et des communes, à construire pour les communes des maisons ouvrières dont les loyers, constituant un revenu municipal, permettraient d’alléger les impôts, à acquérir graduellement des entreprises que les entités collectives pourraient gérer, à former des capitaux de banque qui seraient prêtés aux coopératives ouvrières de production, bref, si de tels prélèvements étaient employés à l’un ou à l’autre de ces modes d’utilisation collective si nombreux dont