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APPENDICE[1]

POUR UN PROGRAMME MOYEN

Pour tous ceux à qui, il y a quelques années, la formation rapide d’une conscience collective prolétarienne et le merveilleux développement du parti socialiste avaient fait nourrir de trop belles espérances relativement à une amélioration sensible, à échéance relativement prochaine, des conditions économiques et sociales du salariat, il est bien douloureux de constater qu’au contraire le mouvement n’a donné que des résultats très inférieurs même aux espérances les plus modestes, et que — ce qui est encore pire —, peut-être à cause de la désillusion survenue en suite de ces résultats si mesquins, le mouvement lui-même semble se ralentir et perdre son élan enthousiaste du début, qui était la meilleure garantie des victoires futures.

La conséquence tout à fait inévitable, encore qu’indirecte, de ces résultats mesquins et de cet enthousiasme refroidi, a été la scission du parti socialiste, dans toute l’Europe, en les

  1. Je crois à propos de donner, comme appendice, des extraits d’un article de M. Rignano, paru dans la Critica sociale le 16 mai 1904. (Ad. L.)