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un de principaux motifs du maintien de la propriété privée du sol »[1].

Il suit de là que les communes pourraient surmonter les difficultés inhérentes à la gestion directe des immeubles, surtout si le nombre de ceux qu’elles auraient à administrer augmentait peu à peu.

On sait d’ailleurs comment les municipalités anglaises, celles surtout de Birmingham, Liverpool et Glasgow, tendent à se constituer un petit patrimoine immobilier. Au fur et à mesure de la démolition de leurs vieux quartiers malsains, elles font élever des bâtiments dont la taxe d’habitation leur fournit un joli revenu.

Du reste, le fait qu’en France plusieurs sociétés anonymes se sont constituées pour gérer des immeubles, « se substituer au propriétaire, administrer à la fois mille immeubles au lieu d’un seul ou de deux, et diminuer ainsi les frais généraux »[2], montre l’inutilité présente de la fonction sociale des propriétaires privés.

Par conséquent, partout où la ville chargée de la gestion des immeubles socialisés en tant que propriétés confierait leur administration à des sociétés semblables, cette administration serait aussi bonne qu’aujourd’hui. La seule différence consisterait en ce que ces sociétés rempliraient les coffres de la commune au lieu de remplir ceux des particuliers.

  1. Grundlegung, 489.
  2. Paul Leroy-Baulieu, Essai sur la rép. des rich., 189.