Page:Rignano, La question de l’héritage, 1905.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 102 —

et à l’administration de la masse énorme d’immeubles dont ils deviendraient propriétaires ?

On sait que Wagner lui-même admet qu’on puisse, en thèse générale, répondre affirmativement à la question, aux cas où l’administration et la gestion des immeubles seraient confiées aux communes :

« S’il est vrai que la surveillance, les soins et les capitaux nécessaires au maintien d’un immeuble soit plus difficilement obtenus d’un organe public que d’une administration privée, il est vrai de dire aussi que les réparations se font habituellement, aujourd’hui, non à la charge du propriétaire, mais à celle du locataire. Elles sont, dans les contrats de bail usuels des grandes villes, dans l’actuel libre droit de contrat, adossées au locataire, à ce point qu’il paie les réparations des fenêtres abîmées par le vent ou la grêle et aucunement par sa faute ».

« … Un immeuble urbain est en réalité un capital de pierre (ein steinernes Kapital) qui, par le simple mécanisme de la location, par un minime travail ordinaire d’administration et un insignifiant apport de nouveaux capitaux pour réparations, devient une source de revenus assimilables à un titre de rente ».

« Les possesseurs d’immeubles urbains sont donc comparables, non aux propriétaires fonciers qui administrent directement leurs biens, mais à ceux qui les afferment. Or, comme nous l’avons déjà démontré, le système du fermage dans les entreprises agricoles détruit