Page:Rignano, La question de l’héritage, 1905.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le sol pendant ses dernières années de location.

« Dans les années de mauvaise récolte, le propriétaire devrait se montrer plus accommodant qu’il n’est, et accorder parfois des réductions de loyer. Il est dans son plein droit quand il s’y refuse, mais alors la condition du locataire devient très précaire »[1].

Cependant en regard des inconvénients du système de la propriété privée du sol comparé à celui de la propriété collective, on pourrait mettre les avantages dérivant de la supérieure aptitude des propriétaires privés à la haute surveillance et la haute direction de la gestion des terres qu’ils afferment. Mais si la supériorité du propriétaire, cultivateur ou entrepreneur de cultures sur l’État propriétaire peut être admise, on ne saurait, par contre, accorder aucune aptitude spéciale au possesseur d’un bien dont l’exploitation est entièrement confiée à des tenanciers (Stuart Mill, Roscher, Wagner, etc.).

Ensuite, il faut dire que beaucoup de terrains sont aujourd’hui achetés et gardés par la haute finance, non pas tant comme des sources de revenus que comme des objets de spéculation ou des placements sûrs pour des capitaux surabondants. En ce cas, c’est surtout au titre de propriété que l’on tient et non à l’amélioration et à l’accroissement de productivité des domaines acquis[2].

  1. Paul Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des rich., 148.
  2. Cf. Wagner, Grundlegung, dritte Aufl., zw. Theil, 469-470. « Dans le Schleswig-Holstein, par exemple, on se