parce qu’elles peuvent s’y appliquer par simple flexion, leurs rapports
métriques intrinsèques demeurant invariables, et toutes
les propositions qui concernent ces rapports, c’est-à-dire toute
la planimétrie, continuant à subsister. Elles sont, au contraire,
essentiellement non équivalentes à la sphère, qui ne peut pas se
transformer sans extension en un plan. D’après la recherche précédente,
les relations métriques intrinsèques, dans une grandeur
à deux dimensions, lorsque l’élément linéaire peut s’exprimer par
la racine carrée d’une expression différentielle du second degré,
comme cela arrive dans les surfaces, sont caractérisées en chaque
point par la mesure de courbure. On peut donner à cette quantité,
dans le cas des surfaces, une interprétation sensible aux yeux, en
établissant quel est le produit des deux courbures de la surface
au point considéré, ou encore, que son produit par un triangle
infiniment petit, formé de lignes de plus courte distance, est égal à
la moitié de l’excès de la somme des angles de ce triangle, évalués
en parties du rayon, sur deux angles droits. La première définition
supposerait ce théorème, que le produit des deux rayons de courbure
reste invariable lorsque la surface subit une simple flexion ;
la seconde supposerait que, pour le même lieu, l’excès de la
somme des angles d’un triangle infiniment petit sur deux angles
droits est proportionnel à l’aire du triangle. Pour donner une représentation
saisissable à la mesure de courbure d’une variété de
dimensions en un point donné et suivant une direction superficielle
donnée passant par ce point, il faut partir de ce qu’une
ligne de plus courte distance, partant d’un point, est complètement
déterminée, quand on donne sa direction initiale. D’après
cela, on obtient une surface déterminée en prolongeant, suivant
des lignes de plus courte distance, toutes les directions initiales
partant du point donné et situées sur l’élément superficiel donné,
et cette surface a, au point donné, une mesure de courbure déterminée,
qui est en même temps la mesure de courbure de la
variété de dimensions au point donné et suivant la direction
superficielle donnée.
Page:Riemann - Œuvres mathématiques, trad Laugel, 1898.djvu/327
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HYPOTHÈSES QUI SERVENT DE FONDEMENT À LA GÉOMÉTRIE.