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La promesse que les commissaires canadiens nous avaient donnée au nom de leur gouvernement de les bien recevoir fut foulée aux pieds. Le gouvernement provisoire et ses délégués firent entendre leurs justes réclamations.

L’Angleterre manifesta au gouvernement canadien le mécontentement qui lui causait l’arrestation de nos délégués.

D’un autre côté, Sa Grâce Monseigneur Taché n’épargnait aucune fatigue, aucune peine pour faire connaître à tous les bienveillantes intentions de la Couronne à l’égard des habitants du Nord-Ouest.

Durant tous nos troubles nous avions toujours été remplis d’espoir que si nos humbles réclamations arrivaient jusqu’au trône de Sa Majesté, Elle ne nous laisserait pas écraser. Aussi faisions-nous flotter avec confiance le drapeau britannique au-dessus de nos têtes. La généreuse conduite que l’Angleterre venait en effet de prendre vis-à-vis de nous et les assurances si respectables que notre Archevêque nous donnait au sujet des arrangements que nous ferions avec le Canada, nous engagèrent, nonobstant l’outrage fait à nos délégués, à ne pas changer notre disposition de traiter avec le gouvernement canadien.

Sur ces entrefaites, le gouvernement Provisoire avait obtenu l’avantage d’être reconnu sur toute la terre de Rupert et le Nord-Ouest par la compagnie de la Baie d’Hudson elle-même.

En arrivant à Ottawa nos délégués, malgré les entraves qu’on leur suscita, avaient écrit comme suit au secrétaire d’État pour les Provinces, l’Honorable Jos. Howe.


Ottawa, 23 avril 1870.
À l’Honorable Secrétaire d’État, etc., Joseph Howe,
Monsieur,

Les soussignés, délégués du Nord-Ouest, désirant retarder le moins possible les affaires de leur mission, ont l’honneur de vous prier de vouloir bien informer le gouvernement de son Excellence, qu’ils désirent être entendus le plus tôt possible.

ALFRED H. SCOTT,
JOHN BLACK,
J. N. RITCHOT.