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litiques du pays.

Il est impossible de se figurer à quel point l’enthousiasme et la vénération pour Confucius sont portés en Chine. Des temples en son honneur s’élèvent dans chaque ville ; aucun mandarin n’est admis au grade de la littérature ou préposé à quelque charge, aucun empereur ne monte sur le trône sans avoir fait solennellement des cérémonies respectueuses devant le portrait du philosophe. Enfin ses descendants jouissent de grands honneurs et possèdent seuls le titre de nobles héréditaires.

Le troisième système de religion dominant en Chine est le boudhisme, qui était répandu depuis longtemps dans les Indes. On sait que le boudhisme professe le dogme de la métempsycose et que ses sectateurs adorent le philosophe Fo sous la forme d’idoles grossières. Cette religion, introduite en Chine la soixante-quatrième année de notre ère, eut bientôt de nombreux partisans dans le peuple, parce qu’entourée de formes religieuses, de pratiques superstitieuses, elle frappe l’imagination ; c’est le culte des pauvres, comme la morale de Confucius est celle des classes puissantes.

Outre ces trois religions, il en existe en Chine quelques autres moins répandues, mais nous ne citerons que les principales : le lamaïsme, introduit du Thihet par les Tartares, et qui ne diffère du boudhisme que sur quelques points ; le judaïsme, qui n’est professé que par les débris d’une ancienne colonie juive ; le mahométisme, religion des premiers Tartares ; et enfin le christianisme, qui, malgré les efforts et le zèle admirable des missionnaires, n’a fait que peu de progrès. Les lettrés sont trop attachés à la doctrine de Confucius pour ne pas persécuter les défenseurs de la religion du Christ.