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de cette mission, mais comme il est probable qu’elle sera présentée à Tao-Kouang, il ne sera pas sans intérêt de connaître de quelle manière les ambassades étrangères sont reçues dans le Céleste Empire. C’est un tableau fort curieux des coutumes chinoises que nous empruntons à la Revue d’Orient.

« Dans le Rituel ou Cérémonial de l’ancienne dynastie des Tchéou (de 1134 à 256 avant notre ère), les hommes qui venaient de loin devaient observer le cérémonial qui est prescrit maintenant aux visiteurs et ambassadeurs étrangers. Tout ce qui était situé en dehors des neuf provinces[1], on le considérait comme étant encore en dedans des frontières. Chacune de ces populations, considérées ainsi comme dépendantes et vassales, faisait part à sa suzeraine, la Chine, de ce qu’elle avait, de plus rare et de plus précieux. Dès l’instant que l’instruction morale des familles et de l’État fut achevée, la doctrine concernant les barbares des quatre côtés (sse-i), qui viennent comme hôtes ou ambassadeurs de tous les royaumes maritimes ou continentaux situés au delà des confins de la Chine, fut confiée au ministère des Rites (Li-poù). Plus de cent ans se sont écoulés depuis que ce ministère reçut la mission impériale de réviser toute la doctrine concernant le cérémonial. Tout ce qui avait rapport aux formes extérieures et à l’étiquette fut soigneusement examiné et mis en harmonie avec le sujet ; on en retrancha et on y changeai ce qui parut nécessaire pour constituer convenablement le cérémonial des hôtes ou visiteurs étrangers, ainsi que la manière la plus convenable pour les fonctionnaires publics, les lettrés et le peuple, de se visiter entre eux. Le cérémonial spécial dont il est question ici est exposé dans les chapitres suivants :

  1. La Chine était alors divisée en neuf provinces (kiéou-tchéou).