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de sculptures et de dorures ; on entre dans ce singulier logement par une ouverture circulaire de trois pieds de diamètre, qu’on peut fermer au moyen de panneaux à coulisses ; dans l’intérieur est un lit de large dimension, couvert de nattes moelleuses et d’épais rideaux de la plus belle soie ; le lit lui-même est peint ; une table et un petit fauteuil complètent l’ameublement de cet appartement extraordinaire.

« Certains établissements publics causèrent un grand étonnement à ceux qui s’imaginaient avoir débarqué dans un pays à demi barbare. Les arsenaux étaient bien fournis d’armes de toute espèce, placées avec la plus grande régularité dans les divers compartiments qui leur étaient destinés. Des habits pour les soldats étaient étiquetés, numérotés et empaquetés par nombres réguliers. Les flèches, dont la longueur et la force attiraient l’attention, étaient disposées avec ordre. À chaque arsenal est attachée une pompe à incendie, semblable à celles qu’on voit en Europe. La boutique du prêteur sur gages pour le compte du gouvernement excita aussi une vive curiosité. On y trouva des habits et des objets de toute espèce, appartenant aux plus hautes classes aussi bien qu’aux plus pauvres ; dans le nombre des fourrures qu’on y prit, il en était d’une grande valeur. À chaque article était attaché un papier portant le nom du propriétaire et la date de l’engagement. Le prêt sur gages est une des sources qui alimentent les revenus de l’État. La ville est entrecoupée de canaux qui passent pour la plupart derrière les principales rues, et permettent ainsi aux habitants de transporter les marchandises, sans peine et sans frais, d’un bout à l’autre de la ville. Ces canaux communiquent aussi avec le faubourg et le port, au moyen d’une écluse qui était fermée lors de notre première entrée. »

Ces détails prouvent, ainsi que nous l’avons déjà vu, combien étaient fausses les idées répandues en Europe à l’égard de la