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espèces d’automates qui ne pouvaient le protéger, les Tartares Khi-tan envahissaient l’Empire. Ces redoutables ennemis étaient établis dans le Liao-toung, province septentrionale de la Chine, qui leur avait été cédée par les derniers empereurs de la treizième dynastie. Kao-tsou, fondateur de la seizième dynastie, qui dut son élévation à ces Tartares, leur abandonna encore seize villes d’une province voisine, et s’engagea à leur payer un tribut annuel de trois cent mille pièces de soie. Cette lâche concession ne fit qu’augmenter l’audace de ces tribus guerrières, et fut la source de guerres qui désolèrent l’Empire pendant plus de quatre cents ans.

La Chine recouvra un peu de calme à l’avènement de Taï-tsou, fondateur de la dix-neuvième dynastie, appelé au trône par les mandarins et les premiers généraux de l’Empire (960 après J.-C.). Ce prince guerrier, aussi distingué par ses vertus que par ses talents, rétablit l’ordre et repoussa les Tartares. Mais ses successeurs ne furent pas aussi heureux et durent acheter la paix en payant d’énormes tributs. Enfin l’un d’eux, désespérant de vaincre les Tartares du Liao-toung, appela à son secours d’autres Tartares orientaux, appelés Jou-tche, qui exterminèrent leurs rivaux et renversèrent leur empire. Les Chinois se repentirent bientôt d’avoir eu recours à d’aussi dangereux auxiliaires. Les Jou-tche gardèrent d’abord la province du Liao-toung, puis ils s’emparèrent d’une moitié de la Chine. L’Empereur fut obligé de consentir à un traité de partage qu’il souscrivit du nom de tchin, sujet, avec la honteuse épithète de kong, tributaire. L’un de ses successeurs, incapable de résister à ces puissants voisins, fit alliance avec d’autres Tartares, les Niutche, établis à l’occident de la Chine. Le roi des Jou-tche, se voyant trop faible contre les deux armées coalisées, proposa la paix à l’Empereur avec des conditions très-avantageuses. Sur le refus de celui-ci, le chef des Tartares orientaux s’écria : « Les