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La Leçon
du Grand-Père



Pourquoi viens-tu si tard ? dit le mandarin Akouï à son petit-fils Pé-yu. Tu m’avais pourtant promis d’être ici à deux heures ; mais tu n’es jamais de parole. C’est un grand défaut.

— Je m’en corrigerai, grand-père, dit le jeune homme en embrassant tendrement le vieillard.

— C’est ce qu’on dit au début de la vie, mon enfant ; puis l’âge arrive, et l’homme ne s’est pas amendé. Mais, à propos de ton manque de parole, je me rappelle un trait singulier que les historiens placent à la septième année du règne de Taï-tsoung. Ce grand empereur, visitant un jour les prisons publiques, y trouva trois cent quatre-vingt-dix criminels condamnés à mort. Une idée as-