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L’Écolier
de Tséou


I



I Il y a bien longtemps, — c’était plus de cinq cents ans avant la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ, — la ville de Tséou, dans la province actuelle du Chan-Toung, possédait une école célèbre à plus de dix lieues à la ronde. L’instituteur n’était pas un pauvre lettré exerçant pour vivre une noble profession et réglant son zèle sur le taux de ses honoraires. Homme distingué par son savoir, gouverneur du peuple, c’est-à-dire remplissant des fonctions équivalentes à celles de maire et de préfet, le vénérable Siang n’avait pas jugé au-dessous de lui d’instruire et d’élever les enfants de ses concitoyens. Aussi était-il en grande estime dans toute la province, et plus d’un riche mandarin préférait pour son fils les leçons de l’instituteur de Tséou à celles d’un précepteur particulier.