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À la mort du souverain, les ennemis de Lieou reprirent courage, et, par suite de leurs manœuvres, le nouvel Empereur, homme faible et corrompu, disgracia le grand ministre. Lieou reçut sans regret la nouvelle de sa chute ; il voyait que ses conseils seraient inutiles ou pris en mauvaise part. Il se retira à Sou-Tcheou et rentra dans son humble condition. Il y mourut presque dans l’indigence, délaissé par les grands seigneurs dont il avait été le maître ; mais le peuple, qui n’est pas ingrat, n’oublia jamais le ministre qui avait rendu à l’Empire le calme et la prospérité, et lorsqu’un nouvel impôt venait leur enlever leurs dernières ressources, ils disaient en soupirant : « Ah ! ce n’était pas ainsi du temps du petit bossu ! »