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caractère dont il faut deviner et développer le sens ; le style de cette composition doit être concis et serré. On voit combien la pédagogie des Chinois, si décriée par des écrivains qui ne la connaissaient pas, est basée sur de bons principes. L’élève n’apprend point des mots sans suite, il se rend compte de tout et développe son intelligence par une étude assidue. Le professeur, toujours en rapport avec, lui, le seconde dans son travail et facilite ses efforts. « Tous les soirs, dit le règlement, avant que le maître congédie les écoliers, les uns chanteront une section d’une ode du Chi-King (livre de vers), les autres raconteront un trait d’histoire ancienne. Le maître examinera devant eux les grands faits de l’antiquité ou des temps modernes, mais surtout ceux qui lui paraîtront les plus faciles à saisir, les plus touchants et les plus propres à porter les élèves à la pratique du bien. Il leur ordonnera ensuite de les exposer et les leur développera pour que les écoliers se fassent, l’application des bons exemples. »

L’éducation n’est pas moins surveillée que l’instruction. Le règlement que nous avons cité contient plusieurs articles sur la conduite que doivent, tenir les enfants à l’école ou dans leur famille. « En entrant dans la classe, dès la pointe du jour, et en sortant, ils doivent saluer le grand instituteur, le saint homme Kong (Confucius), puis leur maître. En rentrant au logis ils salueront les esprits domestiques, puis leurs ancêtres, ensuite leur père et leur mère, leurs oncles et leurs tantes. Si l’élève trouve un parent ou un hôte dans la salle de réception, il se tiendra dans une posture régulière, inclinera sa tête devant l’hôte d’une manière respectueuse et l’appellera par son nom d’honneur ; il devra ensuite croiser les mains sur sa poitrine, faire une révérence profonde et inviter l’hôte à s’asseoir. Il aura soin de répondre attentivement aux questions qui lui seront adressées. On ne souffrira pas qu’il s’abandonne à la vivacité de son âge et parle beaucoup, ou que,