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chef-d’œuvre de mécanique, l’Occident était toujours dans un état à peu près complet de barbarie. On sait qu’en Tan 807 le calife Haroun fit présent à Charlemagne d’une horloge sonnante qui excita l’étonnement et l’admiration des Francs. Le calife avait envoyé des ambassadeurs en Chine quelques années auparavant, et peut-être avaient-ils imité la pendule du bonze. Ajoutons ici que ce peuple ingénieux connaissait le jeu des échecs[1] cent cinquante-quatre ans avant notre ère.

Les sciences naturelles sont apprises en Chine d’une manière fort incomplète. L’écriture figurative ou par images favorise l’étude de l’histoire naturelle ; mais les notions premières de cette science sont souvent fausses, parce que les savants du pays ignorent presque entièrement les lois de l’organisation et de la structure interne des animaux. Ils s’imaginent que les êtres se transforment. Ainsi, au printemps, le rat des champs se change en caille, et les cailles redeviennent rats à la huitième lune ; le loriot se métamorphose en taupe, etc. Sur l’histoire des plantes seule les travaux des Chinois sont assez remarquables. Les simples sont en effet la base de leur pharmacopée. La plupart de leurs médicaments ne sont que des mélanges d’herbes, de racines, de fruits et de semences froides. Ils sont employés avec succès, car l’art de guérir a toujours été en grand honneur à la Chine. Les missionnaires y on introduit plusieurs remèdes, entre autres, le quinquina ; et les Anglais prétendent y avoir porté la vaccine, mais il paraît, que l’inoculation était, déjà connue depuis longtemps dans le Céleste Empire.


Littérature.


La langue chinoise n’est formée originairement que d’environ trois cents et quelques mots, tous monosyllabes ; mais on les a multipliés par la diversité des inflexions qui varient le sens et la

  1. Note Wikisource : Il s’agit ici du jeu de go (en chinois wéiqí), et non des échecs chinois (xiàngqí), dont l’origine est beaucoup moins ancienne.