Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

justice à la science de leurs devanciers. Il est impossible de s’imaginer à quel point de perfection l’astronomie chinoise était arrivée lorsque les missionnaires pénétrèrent dans l’Empire. Elle avait découvert l’aplatissement des pôles de la terre, le mouvement diurne d’orient en occident du soleil et de la lune, l’ascension droite des étoiles, les révolutions de Saturne, de Jupiter, etc. C’est le cas de s’écrier avec, l’empereur Kang-Hi : « Combien de choses que nous ne faisons que rapprendre et qu’on rapprendra dans la suite des siècles ! » L’année solaire des Chinois qui commence au mois de janvier est de trois cent soixante-cinq jours et quelques heures ; elle est comme la nôtre divisée en douze mois et en semaines, et chaque jour porte le nom d’une planète. Leur jour astronomique commence à minuit ; ils le divisent en douze parties égales dont chacune répond à deux de nos heures. Chaque heure a son nom particulier, et l’heure de minuit est la plus heureuse, parce que c’est à ce moment, disent-ils, que le monde fut créé. À l’exemple des anciens Romains, ce peuple superstitieux distingue également des jours heureux et malheureux. De graves historiens ont dit que les Chinois ne connaissaient point l’usage des horloges et qu’ils se servaient de cadrans solaires et d’autres mesures pour régler le temps. Leurs relations avec les étrangers les ont cependant mis à même de se pourvoir de pendules et de montres. En 1585, Mathieu Ricci, jésuite, porta à l’empereur une horloge et une montre à répétition. D’ailleurs, sous le règne de Hian-Tsoung, en l’an 725, un célèbre bonze (prêtre boudhiste) construisit une pendule fort curieuse. Les roues de cette machine, mues au moyen de l’eau, représentaient, dit-on, le mouvement commun et particulier des astres, les éclipses, etc. Une statue, en frappant un tambour, annonçait les quarts d’heure ; une autre, en frappant sur une cloche, annonçait les heures ; puis ces statues disparaissaient.

Or, tandis qu’un pauvre moine inventait au fond de l’Asie ce