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Sciences.


Les Chinois, qui sont, on ne saurait trop le répéter, un peuple positif, étudiaient, les sciences physiques et naturelles lorsque l’Europe était encore plongée dans la barbarie ; mais, il faut l’avouer, ils y ont fait peu de progrès, si ce n’est dans l’astronomie. Une mauvaise méthode, des idées fausses ou incomplètes, l’impossibilité de rectifier ou de contrôler leurs expériences, les ont rendus stationnaires. Abel Rémusat en a donné aussi une excellente raison, c’est que les institutions politiques de la Chine tiennent éloignés des sciences spéculatives tous les esprits actifs et d’une trempe vigoureuse, en les appelant par la voie des concours aux honneurs et aux emplois et en les confinant ainsi dans les détails de l’administration et les fonctions de la magistrature.

La géométrie et les autres parties des hautes mathématiques sont étudiées en Chine d’une manière assez superficielle, au dire de certains missionnaires. Cependant il est assez difficile qu’on ait pu élever sans le secours de la science la grande muraille et ces édifices publics qui encombrent les villes de l’Empire. L’empereur Kang-Hi, mort en 1725, a laissé un petit traité de géométrie et de trigonométrie. Quant à l’arithmétique, les Chinois connaissent, dit-on, les quatre règles seulement. Un écrivain du dernier siècle raconte que pour calculer ils se servent d’une bande de bois traversée de haut en bas de dix à douze baguettes parallèles, qui enfilent de petites boules mobiles d’os ou d’ivoire. En assemblant ces boules ou en les séparant ils font à peu près les mêmes calculs que nous pourrions faire avec des jetons ; mais il est à croire que depuis que leurs relations commerciales se sont étendues, ils ont augmenté leurs connaissances en arithmétique.

D’ailleurs comment seraient-ils parvenus, si on admettait une