un guide, qui semble avoir une intelligence distincte de lui ?
4° Pourquoi, chez les grands médiums, y a-t-il presque constamment association entre les phénomènes objectifs (matérialisations, télékinésies) et les phénomènes subjectifs (cryptesthésie) ?
5° Par quelles voies la connaissance des choses arrive-t-elle, en dehors des sens, à l’intelligence humaine ? Est-ce l’intelligence humaine dont la vibration se transporte ? Ou bien les choses vont-elles en vibrant au-devant de notre intelligence ?
6° Faut-il supposer qu’il s’agit seulement de l’intelligence humaine, et que d’autres intelligences n’interviennent pas ; celles des morts, ou celles des anges, démons, Dieux ?
Dans l’état actuel de notre embryonnaire science, ce sont là des problèmes insolubles. Je me suis arrêté aux faits : je ne veux pas me laisser entraîner au-delà.
Je ne condamne pas la théorie spirite. A coup sûr elle est prématurée : probablement elle est erronée. Mais elle aura eu l’immense mérite de provoquer les expériences. C’est une de ces hypothèses de travail que Claude Bernard considérait comme si fécondes. En tout cas, au moins provisoirement, comme cette théorie n’est rien moins que prouvée, qu’elle est fragile, inconsistante, incohérente, nous nous contenterons de dire, sans vouloir ni pouvoir pénétrer plus avant, qu’il y a des voies de connaissance transcendentale, que nous ne pouvons pas en limiter l’étendue ; que par conséquent nous devons attribuer à cette connaissance supérieure dont quelquefois paraît doué le cerveau humain toutes les puissances que les spirites ont attribuées aux esprits.
Nous allons examiner bientôt si les matérialisations, les télékinésies, n’apporteront pas quelque appui à la théorie spirite ; mais d’ores et déjà nous pouvons dire que, par les faits subjectifs seuls, la démonstration n’est pas faite. Même, ce qui est assez désespérant, on ne voit pas comment elle pourrait être faite, comment se pourra prouver que la conscience humaine survit à la mort du cerveau, avec ses souvenirs et sa personnalité.
Mais cependant un immense pas en avant a été fait : car on a pu établir que tout un monde de forces, quelquefois accessibles, vibre autour de nous. Ces forces, nous n’en soupçonnons pas la nature ; nous n’en voyons que les effets. Mais ces effets sont si nets que nous