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tira au hasard cinq coups de sa carabine Mauser par la fenêtre. Les pierres n’en continuèrent pas moins à tomber. L’enfant fut si effrayé qu’il se sauva dans la jungle.

Dans uue lettre ultérieure, M. Grottendieck écrit qu’il est absolument sûr que ce n’est pas son boy qui lançait les pierres ; mais il incline à penser que la lenteur de la chute des pierres n’était qu’une illusion, une apparence ; car, pendant que le phénomène avait lieu, le temps lui semblait ralenti. I feel now incline to suggest that there might have been something abnormal of my own condition at the time.

Cela est extrêmement probable ; et c’est probablement assez pour ne pas accorder quelque valeur au témoignage de M. Grottendieck

Je pourrais multiplier les cas de Poltergeist en citant les faits nombreux, anciens et modernes, qu’on trouve dans les écrits de divers auteurs. Mais il semble que ceux-là suffisent pour établir combien la question est obscure encore.

Avant de donner mon opinion personnelle, je mentionne les conclusions que dans un excellent article le professeur Barrett formule sur les maisons hantées et les Poltergeist. J’abrège[1].

1° La fraude et l’hallucination ne suffisent pas pour expliquer tous les phénomènes ;

2° Les bruits, mouvements d’objets et autres phénomènes physiques, semblent être en quelque rapport avec une intelligence invisible, qui, malgré son imperfection, a quelque ressemblance avec notre intelligence humaine ;

3° Ces phénomènes sont le plus souvent associés à une personne ou à une localité, de sorte qu’un point d’appui semble nécessaire à leur production ;

4° Ces phénomènes sont sporadiques et temporaires, durant de quelques jours à plusieurs mois, apparaissant et disparaissant soudainement sans cause connue.

§ 4. — CONCLUSIONS

Avant tout, ce qui importe, c’est de savoir si les faits sont vrais.

  1. Poltergeist, old and new, P. S. P. R., XXV, 1911, 377.