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de Jack Flanigan, le propriétaire de la maison. Alors que tout le monde était immobile, des bruits très forts furent entendus partout, dans les murs, les bois de lit, les portes. Une large pelle tomba sur le lit. Sir W. Barrett a entendu comme des coups de marteau très forts. Il a pu constater que ces coups étaient intelligents. Quatre fois il a obtenu une réponse exacte à un chiffre (de 1 à 10), qu’il pensait mentalement (soit une probabilité de 1/10000).

Le cas suivant[1] est notable à maints égards. Il y eut des phénomènes remarquables à Portland (Oregon) chez M. et Mad. Savoyer, habitant 546, Marshall Street avec leur petit-fils Elwin March, âgé de onze ans. Deux docteurs en médecine et beaucoup d’autres personnes virent de leurs propres yeux des mouvements d’objets pesants se produire sans contact. Des chaises, des téléphones se déplaçaient en plein jour, alors que personne n’était à côté. Cependant il n’est pas douteux que le jeune March ne se livrât à ces jeux. Le Dr Gilbert, de Portland, a pu lui faire avouer qu’il avait commis mainte supercherie. Une enquête sévèrement menée a semblé prouver qu’il n’y avait eu supercherie que plus tard, et que dans certains cas, les mouvements d’objet avaient eu lieu quand March n’était pas dans la chambre. Il n’y a aucune absurdité à admettre à la fois l’authenticité des premiers phénomènes, et la supercherie du jeune March, rendue possible quand on ne surveillait pas ses mouvements. Mais, en tout état de cause, le fait d’une fraude, même ultérieure, rend le tout bien problématique.

J. Maxwell, qui a bien étudié certains phénomènes de hantise, incline en effet à penser — et son opinion me paraît tout à fait exacte — qu’au début les phénomènes de télékinésie sont vrais, mais que le médium qui lésa produits spontanément d’abord, plus tard les simule.

Grasset, avec le Dr Calmette[2], a constaté que les déplacements extraordinaires qu’on observait dans une maison soi-disant hantée ont cessé complètement jusqu’au jour où le médium, jeune fille

  1. Journ. Amer. S. P. R.. novembre 1910.
  2. Loc. cit., 396.