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aux phénomènes de hantise. Mais il faut toujours faire des réserves pour les observations d'AKSAKOFF. Sa bonne foi n'est pas plus dou- teuse que sa crédulité.

Le cas duR. Shelp, raconté par M. Capron (Modem spiritualism) est très sujet à caution ; car il ne semble pas que M. Shelp ait pris toutes mesures pour s'assurer que son jeune fils, âgé de onze ans, n'était pas agent volontaire du phénomène. Des chaises s'élevaient en l'air, et retombaient avec un fracas terrible; un flambeau fut enlevé de la cheminée, battit contre le plancher à plusieurs reprises et se brisa. Une brosse fut jetée par la fenêtre avec fracas. Un verre quitta la table de travail et brisa le dernier carreau intact. Des vêtements se promenaient dans la chambre, gonflés de manière à ressembler à des figures humaines. (!!) Comme le D r Shelp et son fils Harry faisaient une course en voiture, des pierres (seize) grosses comme des œufs furent lancées dans la voiture.

L'autre récit de perséattion signalé par Aksakoff est plus inté- ressant, et semble avoir été bien observé par M. Schtcharoef, contre qui la persécution sembla avoir été dirigée, et par M. Akoutine, ingénieur chimiste d'Orenbourg. Le médium (qui s'ignorait) était probablement la femme de M. Schtacharoff. Akoutine essaya de classer les phénomènes en répulsifs et attractifs, selon que les objets qui se mouvaient sans contact autour de Mad. S... étaient attirés ou repoussés ; mais il fut impossible d'établir une loi. Tantôt les objets s'envolaient de la table autour de laquelle on était assis : tan- tôt, quand on ouvrait une armoire, les objets de cette armoire tom- baient sur Mad. S... pour se diriger ensuite au loin. Pendant plu- sieurs mois ces faits invraisemblables se répétèrent, parfois avec une grande intensité. Un canapé pesant de 90 à 100 kilogrammes, sur lequel était couchée la mère de M. S..., se mit à danser, s'élevant dans l'espace avec Mad. S... (!) Souvent il y eut des incendies de vête- ments que rien n'expliquait. Divers récits très étranges sont encore rapportés par M. S... Il discute lui-même, avec un grand sang- froid, la question de savoir s'il y avait soit hallucination de sa part, soit supercherie de sa femme, et il conclut nettement à la négative. Mais nous serons plus prudents encore que lui, et nous conclu- rons, provisoirement toujours, par un très grand point d'interro- gation.

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