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de domestiques : c’était une femme du voisinage qui faisait leur ménage ; le soir venu, ils fermaient la porte à clef.

Mais dans la nuit ils entendent un fracas formidable (comme des boules de fer roulant sur le plancher), qui les réveille brusquement et qui dure une partie de la nuit. Ils se lèvent, mais ne voient rien d’anormal. Toutefois la femme de service ne voulut plus passer la nuit dans la maison.

Le lendemain, à 8 heures du soir, les bruits se renouvellent ; des pas humains (walking slowly, but firmly). Puis, pendant deux semaines, il n’y eut rien. Alors les bruits se répétèrent ; des coups, tantôt violents et précipités, tantôt faibles et hésitants. Toutes les semaines, à deux heures du matin (dans les nuits du samedi au dimanche) le même fracas recommençait (coups, pas humains, chutes de corps métalliques). Pendant toute une année les mêmes phénomènes se reproduisirent. Enfin le vicaire et sa femme quittèrent le village.

Une personne amie, étant venue dans la maison, entendit aussi ces bruits. D’ailleurs, comme ils étaient perçus par le vicaire et sa femme, il faut admettre qu’ils étaient objectifs. Peut-être l’hypothèse d’une complicité de la servante n’est-elle pas radicalement écartée.

On ne peut aucunement regarder comme démonstratifs les bruits entendus par le Dr Kinnaman. C’est la curieuse histoire d’un jeune étudiant nommé Adams, qui légua son squelette à son ami Kinnamann, à condition que le dit Kinnaman le gardât pour ses études. Quelques années plus tard, comme ce squelette était gênant, il fut relégué dans une soupente. Mais alors de tels bruits, de tels fracas se produisirent, qu’il fallut donner une meilleure place aux os d’Adams. Alors Adams, satisfait, se tint tranquille.

Cet invraisemblable et amusant récit ressemble à une nouvelle humoristique plutôt qu’à un fait réel.

Miss R. Morton, étudiante en médecine[1], vint, en 1882, habiter une

  1. Cas cité par Fr. Myers, P. S. P. R., VIII, 311, cas 4 de Bozzano, 41.