722 MÉTAPSYGHIQUE OBJECTIVE
sonnes, toutes les vingt sans exception, voient le palmier. Même s'il y avait dix mille personnes là, les dix mille personnes verraient également ce même palmier ; car il est franchement objectif. On peut en prendre la photographie, le dessiner, en décrire les con- tours, entendre le bruit du vent dans son feuillage, et en secouer le tronc. Mais, quand il s'agit d'un phénomène cryptesthésique, c'est tout autre chose, car les facultés cryptesthésiques, qu'il s'agisse de hantises ou de monitions, varient énormément selon les personnes. 11 s'agit de connaissances d'un autre ordre, qui n'arrivent pas à notre intelligence par les voies habituelles, et pour la réception desquelles il faut être un sensitif.
Supposons un individu absolument sourd : si, à côté de lui retentit un strident coup de sifflet, il n'en saura rien, et il pourra nier l'objectivité de ce bruit. Mais sa négation ne prouvera nullement qu'il n'y a pas eu un coup de sifflet. De même l'absence d'une sensation chez les non sensitifs ne prouve pas qu'il n'y ait pas quelque vibration extérieure.
Ces phénomènes extérieurs objectifs qui provoquent l'hallucina- tion véridique, quels sont-ils ?
Ici l'incertitude est profonde, absolument, déplorablement, et toutes les hypothèses peuvent se donner libre cours.
A. Est-ce une empreinte laissée sur les choses, une émanation venue des objets?
B. Est-ce le corps astral d'un être humain décédé ?
C. Est-ce une force intelligente, non humaine, qui vient nous avertir ?
Les trois hypothèses seront ici sommairement discutées.
A. Il est possible que les choses dégagent des effluves que nous ignorons. L'aimant paraît une substance inerte tant qu'on n'a pas mis près de lui un fragment de fer; et pourtant il recèle une énergie énorme qui apparaît, éclatante, quand on l'approche d'un fer doux. Semblablement peut-être les objets d'apparence inerte pourraient receler des énergies cachées. La bague qu'a portée pen- dant longtemps un individu a peut-être amassé en elle des pro- priétés spéciales à cet individu, qu'elle n'avait pas au moment où elle est sortie des mains du joaillier. Un chien reconnaît le gant de
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