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��METAPSYCHIOUE OBJECTIVE

��d'ébauche, et une phase de constitution. Selon toute probabilité, avec d'autres médiums, la forme constituée peut apparaître tout de suite, sans avoir été précédée par une période de nuage indis- tinct, préparatoire.

Afin de démontrer l'authenticité de ces phénomènes, je ne peux mieux faire que de comparer les notes prises par moi, en 1906, et celles qu'a publiées Geley en 1920; je les reproduis sans rien changer ni aux unes et aux autres. Nous avions l'un et l'autre, sans nous communiquer nos notes et sans rien publier, isolément expéri- menté avec Marthe, moi en 1906, Geley en 1910.

��NOTES DE CH. RICHET (1906)

A terre, un petit tractus blanc qui grandit, fait une masse ovoïde qui émet un prolongement, lequel monte sur le bras du fauteuil. A ce moment, il y a nettement comme les deux cornes d'un limaçon qui semblent déterminer la direction de la masse. Une masse inférieure X sur le sol et une masse B qui lui est unie et qui a grimpé par dessus le bras du fau- teuil. Je peux de très près regarder cette formation. La tige est d'un blanc grisâtre, avec des renflements comme une peau de serpent ridée. La masse X est sur les genoux de Marthe, tandis que la masse B s'étale comme un amibe sur le plancher. La masse X est grisâtre, gélatineuse, à peine visible. Elle est alors sur les genoux de Marthe. Peu à peu elle semble se diviser en digitations à son extrémité. C'est comme un commen- cement de main, informe, mais assez nette pour que je puisse dire : c'est une main gauche qu'on voit par le dos. Nouveau progrès. Le petit doigt se sépare presque complète- ment : alors l'apparence suivante, très rapide, mais très nette : une main avec doigts repliés, vue par le dos, avec un petit doigt nettement séparé, un pouce mal formé et au- dessus un renflement qui ressemble aux os du carpe. Je crois voir les plis de la peau.

��notes de geley (De l 'inconscient auconscient, 1919, p. 59).

De la bouche descend lentement jusque sur les genoux d'EvA, un cordon de substance blanche de la largeur approximative de deux doigts. Ce ruban prend à nos yeux les formes les plus variables; il se ramasse et se rétrécit, puis se renfle, puis s'étire de nouveau. Çà et là, de la masse partent des prolongements, des espèces de pseudopodes, et ces pseudopodes revêtent parfois, pen- dant quelques secondes, la forme de doigts, l'ébauche de mains, puis rentrent dans la masse. Finalement le cordon se ramasse sur lui-même, s'allonge sur les genoux d'EvA ; puis son extrémité se relève, se détache du médium et s'avance vers moi. Je vois alors cette extrémité s'épanouir sous forme d'un renflement et d'un bourgeonnement terminal qui s'épa- nouit en une main parfaitement mo- delée. Je touche cette main, elle donne une sensation normale : je sens les os, je sens les doigts munis de leurs ongles. Puis la main se rétrécit, diminue, disparaît au bout du cordon.

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