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ECTOPLASMIES DE MARTHE 6'65

étaient pratiqués les examens minutieux de toute la personne cTEva avaut etaprèsla séance, on ne voitpas commeutelleauraitpu appor- ter de grands dessins ; 3° les dessins ont apparu quelquefois eu dehors du voile de tulle qui recouvrait Eva ; 4° il y a eu des mouvements, parfois très manifestes, et tout à fait automatiques, de ces images qui sesuccédaieut avec rapidité, et qui paraissaient desètres vivants.

Le fait qu'il y a apparition de dessins et non de formes en relief n'est nullement une preuve de supercherie. Eu efïet, ou s'imagine, bien à tort, qu'une matérialisation est nécessairement analogue à un corps humain et qu'elle possède trois dimensions. Loin de là. Rien ne prouve que le processus de matérialisation ne soit pas précisément, après la période de nuage, de brouillard, une période de linéaments grossiers, rudimentaires, à laquelle succé- dera une période de développement complet.

Les expansions gélatineuses, à demi lumineuses, humides, qui sortent de la bouche de Maktiie-Eva, sont des formations embryon- naires, qui tendent à l organisation sans y parvenir tout de suite. Peut-être, avec d'autres médiums, tels que Hume et Florence Gook, l'organisation eu forme vivante est-elle plus rapide; eu tout cas, avec Eva la formation est lente, progressive, difficile.

Schrenck a examiné au microscope des résidus de cette matière amorphe, et n'y a trouvé que des débris épithéliaux, des formes bactériennes, et une quantité notable de graisse. Daus certains cas, c'a été un tissu d'apparence végétale; dans d'autres cas, ou a vu comme uu filameut de coton entouré d'une substance granuleuse non déterminée.

Ces expériences remarquables de Mad. Bisson et de Schrenck éta- blissent donc* une fois de plus le phénomène de l'ectoplasmie. Après les expériences de W. Crookes, de Mad. d'Esi>érance, de P. Gibier, d'EusAPiA, de la villa Carmen, il semble qu'il soit mainte- nant impossible de révoquer en doute ce phénomène extraordi- naire, extrêmement rare, mais réel '.

1. En Allemagne, des critiques acerbes (et médiocres) ont paru; en particulier, de Mad. le U r Mathilde von Kemnitz. Schkenck-Nojzing lui a vigoureusement répondu ainsi qu'au l) r von Gul\t-\Vkli.enburg, Uer Kamp f und die Materialisa- tionspliaenomene, Verteidigungsschrïft, Munçhen, Reinhardt, 1914. Voir aussi La querelle des phénomènes de matérialisation, par A. von Schrenck-Notzing, A. S. /'., mai, l'Jl4. XXIV, 129-149. Sciibenck démontre que l'examen attentif des pho- tographies indique qu'il ne peut s'agir des photographies ayant paru dans le

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