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ECTOPLASMIES DE MARTHE 651

même l'examen rectal et l'examen vaginal ont été laits. Comme souvent les formes matérialisées sortent de la bouche, on a fait ingérer à Eva des confitures de myrtil, dont le pouvoir colorant est extrême ; il n'en est pas moins sorti alors de sa bouche des nuages de matérialisation absolument blancs. Quelquefois on a poussé la rigueur expérimentale (un peu trop loin peut-être) en lui donnant avant la séance un vomitif.

L'éclairage établi devant le rideau permettait de lire les gros caractères. Derrière le rideau, dans l'intérieur du cabinet, il y avait une lampe rouge et une lampe blanche pouvant être allumées à volonté. Trois appareils photographiques (dont un stéréoscopique) étaient braqués sur les rideaux, et prêts à entrer en jeu au moindre signal; quelquefois il y eu avait jusqu'à neuf. Eva, déshabillée en pleine lumière, puis rhabillée par les expérimentateurs, est con- duite dans le cabinet. On ferme les rideaux ; on fait la demi-obscu- rité; et c'est alors que commence la séance.

Dans ces conditions il paraît vraiment impossible qu'une fraude ait pu se produire. L'hypothèse d'un complice s'introduisant dans la chambre est absurde. L'hypothèse d'objets multiples, apportés par Eva, n'est pas moins ridicule. Ajoutons qu'EvA demeure chez Mad. Bisson, et que Mad. Bisson ne la quitte que rarement. Ces deux dames prennent tous leurs repas ensemble, et dorment dans la même chambre. Même en supposaut cette énorme absurdité que Mad. Bisson a été de mauvaise foi, il lui eût été impossible de tromper pendant trois ans Schuçnck-Notzing, Gelev, J. Maxwell, le D 1 ' Bourbon, M. Chevreul, C. de Vesme, G. de Fontenay et moi- même, ainsi que d'autres personnes encore qui ont assisté aux séances. Ajoutons qu'il y eut des séances à Paris, à Biarritz, à Munich, et que le tout se prolongea pendant quatre années.

Les phénomènes de matérialisations qui se produisent alors sont remarquables.

Essentiellement, ils consistent en une sorte d'émanation lumi- neuse, plastique, qui le plus souvent sort de la bouche du médium, quelquefois de son nombril (dans les cas où, seule avec Mad. Bisson, Eva était complètement nue); quelquefois de sa poitrine; quel- quefois de ses aisselles. C'est une substance blanchâtre, rampant comme un être vivant, à prolongements protoplasmiques, humides,

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