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FRAUDES DES MÉDIUMS 581

publiques payantes, où, côte à côte avec les cirques et les théâtres de prestidigitation, se donnaient des représentations spiritualistes. Des fantômes apparaissaient sur la scène, et, profitant de la naïveté des assistants, descendaient de l'estrade pour se faire reconnaître par quelque malheureuse mère qui croyait retrouver l'enfant qu'elle avait perdu.

Des photographies spirites tinrent boutique; on allait chez tel ou tel photographe qui prenait un cliché, et présentait au client l'image photographique aux traits vaguement indiqués que le client crédule finissait toujours par reconnaître.

Le médium qui avait organisé ces séances pouvait aussi aile?' e?i ville, et, moyennant une forte rétribution, donner des séances. Photographes et médiums, pour mieux attirer la faveur et l'argent du public, avaient la prétention d'être de vrais savants, et même ils poussaient l'astuce jusqu'à immiscer une sorte de vague religion à leurs exhibitions, de sorte que l'ensemble finissait par constituer une véritable profession ; la profession de médium, lucrative parfois, toujours dangereuse, en tout cas déshonorante. Ce qui a permis à ce vilain métier de s'exercer, et au spiritualisme de se développer, c'est que souvent, très souvent même, ces profes^ sionnels du spiritisme étaient au début doués de quelque réel pouvoir, et que des lambeaux de phénomènes vrais s'accrochaient à leurs pratiques frauduleuses.

Le nombre des adhérents à la doctrine spiriteallaiten croissant. Les journaux se multipliaient, célébrant les exploits des médiums professionnels.

Ces insanités, encouragées par l'aveuglement du public et par la crédulité de quelques savants honorables, entraînèrent une réac- tion inévitable. En Angleterre, et surtout en Amérique, toute une littérature s'est évertuée à démasquer l'étrange naïveté des spirites et la perverse fourberie des médiums professionnels 1 .

1. Je ne citerai que quelques ouvrages : Abbott, Behirid the science vith mé- dium, Chicago, I'.îOT. — Fu. Podmoiie, Modem spiritualism, an History and a criticism, Londres, Methuen, 1902, 2 vol. — Schekleton, Spookland, a record of Research in the mutch tal/ced realm of mystery. — Caruington, The physical phenomena of spiritualism, Boston, Turner, 1907. — Rainaly, Procès d'un escamoteur, Paris, 1894. — Rem y, Spirites et illusionnistes, Paris, Leclercq, 1911.

Morselli cite les écrits des prestidigitateurs professionnels qui ont dévoilé les

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