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518 MÉTAPSYCHIQUE OBJECTIVE

Par conséquent, on doit s'assurer, en absolue certitude, que les mains (et la tète et les pieds) du médium ont été solidement main- tenues de manière à empêcher tout mouvement parasite. Il faut une vigilance qui ne se lasse pas, et une longue pratique pour acquérir cette certitude, car les médiums ont tendance à faire de continuels mouvements. Leurs mains ne sont jamais en repos. Eusapia — le médium-type pour les mouvements d'objets — n'avait jamais un instant de tranquillité, et il était nécessaire de veiller à ce que ses mains ne fussent jamais libres; car, dès qu'une de ses mains se libérait, Eusapia en profitait pour faire les mouvements défendus, et attribuer à des phénomènes métapsychiques (mouvements dune main fluidique) ce qui n'était que le mouvement musculaire de sa main normale.

Sur beaucoup de sujets, au lieu de tenir le médium, on ligote fortement les membres. Tantôt on l'enferme dans des vêtements qui sont cousus; dans certains cas on fait passer un fil dans les ongles. Tantôt on cachette avec de la cire les nœuds qui attachent les mains. Ce sont précautions utiles, dans le détail desquelles je ne puis entrer ici, et qui doivent varier avec les conditions expérimen- tales, comme avec la psychologie du médium.

Mais il ne faut pas oublier que toutes ces précautions, encore qu'elles soient indispensables, tendent à diminuer l'intensité des résultats. La certitude augmente, maïs le résultat s'affaiblit. Si l'on veut avoir de très brillantes séances, il faut laisser le médium assez libre. De même que, dans les expériences subjectives, la crédulité et la confiance aveugles des assistants intensifient les phénomènes, de même, dans les expériences objectives, quand on ligote étroite- ment, avec une surveillance inexorable, le médium, on n'a souvent que peu de chose.

Cette constatation, que j'ai faite maintes fois, excitera le sourire des sceptiques. Mais je crois que dans ce cas les sceptiques ont tort, et que souvent il vaut mieux laisser le médium assez libre ; mais, bien entendu, il faudra alors observer avec une vigilance et une surveillance infatigables tout ce qui se passe, tout regarder, douter de tout, et finalement être très rigoureux dans les conclusions, tout en ayant été très conciliant pour les conditions de l'expérimentation.

La vraie méthode me paraît être la suivante : c'est d'abord, pour

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