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les faits, et ne s’établisse pas, en dominatrice, au-dessus des faits eux-mêmes, regardés comme accessoires, par rapport à une religion.

C’est là ce qu’ont tenté les vrais fondateurs de la science métapsychique, Gurney, Myers, et Crookes.

Assurément il ne faut dédaigner ni les magnétiseurs ni les spirites. Ce serait une injustice très lourde. Malgré les sarcasmes et les hostilités, ils ont contribué à la fondation de la métapsychique, et pendant qu’ils étaient, par les savants officiels, rejetés comme indignes, ils ont poursuivi leurs investigations laborieuses.

Mais nous voici à une autre époque. Il n’est plus permis maintenant, quand un médium se manifeste, de le laisser évoluer dans un cercle restreint, sans recourir aux méthodes de recherche adoptées par toutes les sciences, balances, photographies, cinématographies, inscriptions graphiques. De même, au point de vue de la psychologie subjective, des enquêtes rigoureuses, sévères, analogues à celles que la S. P. R. a instituées, sont indispensables. Il faut plus que des demi-certitudes, il faut des Certitudes tout entières.

En résumé, la métapsychique contemporaine devra se limiter, pour ce qui est subjectif, aux phénomènes psychologiques que toute intelligence humaine consciente, aussi perspicace qu’on la suppose, est incapable de produire, et, en métapsychique objective, aux phénomènes matériels, produits par une cause qui est en apparence intelligente, et que les forces connues et classées (lumière, chaleur, électricité, attraction, force mécanique) sont insuffisantes à expliquer.

Quoique ce soit un champ déjà très vaste, nous ne sommes certainement qu’au début : aussi plus tard la métapsychique aura-t-elle le droit d’avoir des visées plus hautes, de se tourner vers une morale, une sociologie, une théodicée nouvelles. Qui sait ? Mais à chaque époque suffit sa peine. Les temps ne sont pas mûrs pour la synthèse. Restons dans l’analyse.

Dans ce court exposé historique, je n’ai pas pu indiquer les travaux considérables qui ont été faits. La bibliographie est déjà énorme. Je voudrais pourtant signaler les principaux ouvrages, toujours utiles, parfois indispensables, aux savants curieux d’étu-