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PRÉMONITIONS o07

accident. Le malheureux, étant devenu horrible etrepoussant, por- tait un masque, avec une casquette rabattue sur les yeux. C'était exactement le rêve de Mad. E...

Dans l'entr'acte, un peu pour rassurer Mad. E.. encore toute tremblante, le D r Z... lui demande si elle n'a pas fait d'autre rêve. « Oui, lui dit-elle, je vous ai vu, venant à moi, dans un palais, avec des statues tout autour. » — « Bon, dit le D r Z. . . , cest sans doute que vous avez l'autre jour chanté une chanson de Mignon, où il y a des hommes de marbre. »

Le lendemain, dans la salle des Pas Perdus de la Faculté, Z..., allant au-devant de Mad. E. . . la voit encore extrêmement troublée ! « Voilà mon rêve, dit-elle, j'avais vu tout cela, les statues, la grille , et vous arriviez à moi, comme je vous vois venir en ce moment. »

Nous n'avons pas introduit dans notre classification un élément intéressant, c'est l'utilité des prémonitions, celles qu'on pourrait appeler tutélaires. Bozzano a écrit un chapitre spécial sur les Prémonitions qui sauvent. Elles sont relativement rares ; et d'ail- leurs, pour être juste, il faudrait aussi parler des prémonitions qui ne sauvent pas, et qui sont beaucoup plus nombreuses.

Dans quelques cas, pourtant, l'avertissement prémonitoire a été assez formel pour qu'on soit presque autorisé à cette conclusion étrange qu'il y a eu une volonté protectrice, extrinsèque, nettement exprimée. Mais ce n'est intéressant que lorsqu'il n'y a pas quelque notion inconsciente ayant pu apporter sur les événements à venir une vague présomption. Il faut, pour donner à ces prémonitions tuté- laires le caractère d'une vraie prémonition, que le danger soit tout à fait imprévoyable.

Voici quelques cas de ces prémonitions tutélaires.

M. Wiltshire * un matin, de très bonne heure, est réveillé par une voix qui l'appelle très haut, et à plusieurs reprises. Son fils n'entend rien. La voix, qu'il ne reconnaît pas, avait un accent d'agitation ; et l'impression lui était restée que quelque chose de malheureux se préparait, et qu'on aurait un besoin urgent

1. Bozzano, p. 381.

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