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496 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

Mais est-il bien sûr des détails racontés après quatre ans? En effet nous devons regarder comme possible, et même comme probable, quelque paramnésie, c'est-à-dire l'illusion du déjà vu. Une prémo- nition, quand elle n'a pas été racontée ou écrite, ante eventum, ne peut jamais être regardée comme probatoire.

• D'autres prémonitions citées par Flammarion encourent le même reproche 1 .

M. Sadrel 2 , en 1911, rêve qu'il voit dans un pays inconnu une prairie avec un ruisseau devant un grand bâtiment. Des soldats puisent de l'eau, cantonnent, allumant des feux, et sont revêtus d'un uniforme bleu pâle, avec un casque bizarre. Lui-même se voyait en costume d'officier. M. Saurel à son réveil raconte ce rêve à quelques amis. Or, en 1918, ce rêve se réalisa complètement. Cette prémonition, attestée par le père et la femme de M. Saurel, pour leur avoir été exposée en 1911 est, dans ses multiples détails, qu'il faudra lire dans l'original, d'un très grand intérêt.

Une prémonition très intéressante, mais pour laquelle, à vrai dire, de nouveaux documents seraient peut-être nécessaires, est celle qui se rapporte à un des plus grands événements non seule- ment de l'histoire contemporaine, mais de toute l'histoire : c'est la prémonition relative à l'assassinat de l'archiduc Ferdinand à Sara- jevo, le 28 juin 1914; c'est ce crime qui a déchaîné un crime plus grand encore, la guerre de quatre ans.

M. Joseph de Lanyi, évêque de Grosswarden, rêve au matin du 28 juin (4 heures du matin) qu'il voit sur sa table de travail une lettre bordée de noir, portant les armes de l'archiduc (M. de Lanyi avait été pour la langue hongroise professeur de l'archiduc Ferdi- nand). Alors M. de Lanyi dans son rêve ouvre la lettre et en tête de cette lettre voit une rue dans laquelle aboutit une ruelle. L'archi- duc était assis dans une automobile avec sa femme ; en face de lui, un général, et sur le siège, à côté du chauffeur, un officier. Foule autour de la voiture, et dans cette foule sortent deux jeunes garçons qui tirent sur les Altesses impériales. Quand au texte de la lettre, il était le suivant : Èminence, cher docteur Lanyi, je vous annonce

1. Princesse Garolath, p. 274 ; Mad. Lebas, p. 283 ; Aimée Roger, p. 284.

2. Flammarion, toc. cit., p. 290.

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