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AUTO-PRÉMONITIONS 451

Voici maintenant deux autres faits, plus extraordinaires encore : Ils seraient déjà très curieux, très remarquables s'ils étaient isolés ; mais ils ne sont pas isolés, puisqu'il y en a deux tout à fait sem- blables, et leur ressemblance — ou pour mieux dire leur ideutité — est si forte qu'il est inadmissible qu'il s'agisse du hasard ou de la fantaisie imaginative.

Le premier cas (VII de Bozzano) se rapporte à un enfant de deux ans et sept mois, nommé Ray(1883). Un jeune frère de Ray, âgé de 8 mois, venait de mourir. Alors à plusieurs reprises le petit Ray eut des visions répétées. Il voyait constamment son frère assis sur une chaise, l'appelant. « Maman, disait-il, le petit frère appelle Ray; il veut V avoir avec lui ! ». Un autre jour il dit : « Ne pleure pas ; le petit frère a souri à Ray. Ray va s'en aller avec lui ». Ray, qui avait une intelligence bien supérieure à celle de son âge, mourut deux mois et sept jours après la mort de son frère. Il est impossible de douter qu'il ait eu quelque chose comme une vision prémonitoire, d'autant plus extraordinaire qu'à son âge il ne devait pas com- prendre ce qu'était la mort.

Le second cas (inédit) ressemble étonnamment au cas du petit Ray, sur lequel il semble calqué.

Louise F..., âgée de quarante-huit ans, meurt à la suite d'uue opé- ration abdominale en janvier 1896. Étant malade, elle demandait instamment qu'on lui laissât, après sa guérison, emmener à la cam- pagne, chez elle, une petite nièce qu'elle adorait, Lili, la fille de son frère M. F..., âgée de trois ans et trois mois. La petite Lili, intelligente et précoce, et d'ailleurs de boune santé, un mois environ après la mort de sa tante, à diverses reprises, s'interrom- pait soudain au milieu de ses jeux, allait à la fenêtre, et regardait fixement. Sa mère lui demande ce qu'elle regardait : « C'est la tante Louise qui me tend les bras et m'appelle ! » Sa mère, effrayée, essayait de la distraire. Alors l'enfant revenait, traînant sa chaise près de la fenêtre, voyant toujours, pendant quelques minutes, sa tante qui l'appelait. «Pour moi, dit M. F..., qui m'a donné ce récit, j'avais alors onze ans, et ma petite sœur Lili me disait : « Quoi ! tu «ne vois pas Tata ?»(Tata, c'était le nom de notre tante Louise.) Natu- rellement je ne voyais rien. »Pendantquelquesmois tout cessa. Vers \e 20 mai, la petite Lili tomba malade, et, dans son lit, elle regar-

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