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428 CRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

chambre, à environ seize centimètres du plancher, et disparut au travers de la fenêtre en me souriant. Il était en toilette de nuit, mais le pied malade gangrené me parut semblable à l'autre pied. Mon fils et moi nous Pavons remarqué. Une demi-heure après on vint m'avertir que M. B... venait de mourir. » Ce cas est uu des plus remarquables qu'on ait signalés 1 .

Il y a maintes années, Mad. de Barrau, une femme de très noble et serein caractère, m'a cité un fait analogue dont elle avait été témoin. Je n'en ai pas pris note à ce moment, — ce qui est regrettable — de sorte que je ne rapporte le fait que de mémoire, mais le récit m'a frappé assez pour que les principaux traits en soient sans doute exacts.

Mad. de Barrau avait une jeune parente extrêmement malade à laquelle elle donnait des soins. C'était à la campagne, dans une maison assez isolée, donnant sur une prairie. Dans la prairie un ruisseau, avec des saules le long du ruisseau. La jeune fille était mourante, et il y avait, à côté d'elle, sa mère et une infirmière pro- fessionnelle. Le lit de la malade était au rez-de-chaussée, et la chambre de Mad. de Barrau au premier étage. Une nuit, après une assez longue veille, Mad. de Barrau, pour se reposer un peu, monte avec l'infirmière dans sa chambre. Au bout de quelque temps, regardant par la fenêtre, soudain Mad. de Barrau voit — et l'infir- mière la voit aussi — une forme blanche flotter au-dessus des arbres et disparaître dans la nuit. A ce moment même la mourante rendait le dernier soupir.

Mad. Pearson veillait, avec sa sœur Mad. Coppinger, au chevet de Mad. Harriet, sa tante, très malade, mourante. Tout d'un coup, Mad. Coppinger, sœur de Mad. Pearson, lui dit : « Emma, regarde, voilà la tante Ann a ! » Et les deux sœurs voient alors une figure de femme, petite, enveloppée dans un vieux châle, avec un chapeau démodé sur la tète. Cette forme entre dans la chambre de la malade.

La tante Anna était une sœur trépassée de la mourante. Mad. Hu<-

I. Ph. of the L., Flammarion, hoc. cit.. 212.

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