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424 CRYPTESTKESIE ACCIDENTELLE

Voici pourtant un fait de cet ordre qui est intéressant à men- tionner.

A Berlin, M. Jaffé, au milieu de la nuit, étant couché, mais par- faitement éveillé, entend le tic-tac de l'horloge de la mort 1 . Il se lève, entend le bruit qui se déplace, suivant l'endroit où M. Jaffé se promène dans la chambre. Le lendemain matin, Mad. Jaffé dit à son mari : « J'ai vu en rêve ta mère qui avait un mouchoir lié sous le menton et contorsionnait sa bouche ». Peu après, M. Jaffé appre- nait la mort de sa mère, survenue cette nuit-là. Elle contor- sionnait sa bouche d'une manière horrible, de sorte qu'on avait dû immobiliser la mâchoire à l'aide d'un mouchoir lié sous le menton.

Th. Lemonkier, pharmacien à Rennes, avait deux amis iutimes, M. EscoLANetM. Nivot, chirurgien dentiste. La santé de M. Escolan, infirme, bientôt s'aggrava. Atteint de tuberculose aiguë, il fut conduit à l'hôpital.

Un matin de septembre 1891, à 5 heures 45. M. Lemonnieu est éveillé par un bruit insolite, violent, dans les volets de fermeture de sa pharmacie. « Quel est donc,' peusai-je, le client qui frappe ainsi, au lieu de se servir de la sonnette de nuit? car il semblait tambouriner à coups de poing dans ma devanture, et ce bruit per- sista quelque temps, une ou deux minutes peut-être. Je m'habillai en toute hâte et allai ouvrir. Il n'y avait dans la rue que des balayeuses qui m'affirmèrent n'avoir vu personne ».

Une heure environ après, M. Lemonnier voit arriver à 7 heures son ami M. Nivot.

« Il m'arrive quelque chose de singulier, dit M. Nivot. Imagine- toi qu'à 5 heures 45 j'ai été brusquement réveillé par des coups redoublés frappés à la porte de ma chambre : « Frappez donc moins « fort, ai-je dit, je ne suis pas sourd. Qui est là? » Le bruit a continué. J'ai ouvert la porte. Il n'y avait personne, et tout le monde dormait encore. Le portier m'a affirmé que personne n'était eutré dans la maison ».

1. IL s'ayil d'une croyance populaire, suivant laquelle, au cas d'un décès, les parents et les amis du mourant en reçoivent l'annonce au moyen d'un battement caractéristique, analogue au tic-tac d'une pendule.

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