naissance de faits tenus secrets. La famille Fox, en août 1848, quitta Hydesville, pour aller à Rochester. Léa Fish, sœur aînée de Catherine et de Marguerite, se joignit à ses deux sœurs pour les manifestations spiritiques.
On imagina (Isaac Post) de construire un alphabet et de converser par le moyen de cet alphabet avec les forces inconnues, qui se disaient des esprits.
Pour contrôler sérieusement les faits annoncés par les sœurs Fox, et qui attiraient une assistance chaque jour plus nombreuse, il y eut des réunions parfois tumultueuses, parfois enthousiastes. La première enquête scientifique paraît dater de juin 1852 à Saint-Louis (Missouri). Elle semble avoir été favorable. Et cependant la famille Fox n’était rien moins que désintéressée. Les expériences étaient payantes, et des représentations publiques étaient données, où on payait sa place comme à un cirque.
Tous ces débuts du spiritisme, le hasard d’abord, puis un mercantilisme éhonté, sont en somme assez misérables[1].
Mais l’impulsion était donnée. En Amérique, puis bientôt en Europe, la pratique des tables tournantes et la doctrine du spiritisme firent en trois ans d’extraordinaires progrès. Comme en 1780 pour le magnétisme animal, l’engouement fut extraordinaire pour les tables tournantes en 1850, et il est assez puéril de ne voir là que l’effet d’une colossale et collective illusion.
D’ailleurs à la crédulité fanatique d’une masse aveugle et ignorante, et à la dénégation railleuse d’une masse tout aussi ignorante et tout aussi aveugle, venaient se mêler des opinions réfléchies et des convictions raisonnées. Il fut prouvé bientôt que les phénomènes de raps et de télékinésie pouvaient être observés avec d’autres médiums que les sœurs Fox[2].
- ↑ Il y eut quelque chose d’analogue pour l’admirable découverte, faite aussi en Amérique, de l’anesthésie chirurgicale. Elle est due au hasard, et tout de suite Horace Wells et Morton ont songé à prendre un brevet et à tirer profit de cette invention. Mais cette âpreté au gain ne change rien à la réalité des choses. O. et W. Wright n’ont pas davantage négligé de prendre un brevet pour leur machine volante. La grandeur de leur découverte n’en est guère diminuée.
- ↑ Une singulière aventure s’est produite. Marguerite Fox, devenue Mad. Kane, a imaginé en 1888, pour en tirer quelque profit, qu’elle avait trompé jadis, et que tous ses récits d’enfant et de jeune fiile n’étaient qu’impostures.
La séance où elle prononça cette étonnants déclaration fut tumultueuse, et indigna toute l’assistance (Académie musicale de Boston). L’autre sœur, Catherine,