Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/387

Cette page n’a pas encore été corrigée

MONITIONS DE MORT 375

Le cas de Escourrou a été analysé avec le plus grand soin par Dariex, qui, désirant faire une enquête rigoureuse, à plusieurs reprises rendit visite à M. et à M me Escourrou l .

Or G. Flammarion vient de relater, dans la Revue Spirite, un récit extraordinairement analogue 2 . A vrai dire l'authenticité de ce nouveau récit me parait assez faible, car nous n'avons pas de documents à l'appui, et d'ailleurs il y a inexactitude pour la date (17 mars 1863, au lieu de 29 mars pour l'assaut de la Puebla).

Voici ce que rapporte Flammarion.

En 1863, à un dîner à Paris, la baronne de Boislève recevait diverses personnes, entre autres le général Fleury, et le premier président Devienne. Soudain, entrant seule dans le salon, Mad. de Boislève aperçut son fils, debout devant elle, avec l'œil gauche ensanglanté. Or son fils, lieutenant de chasseurs à cheval, était au Mexique. Mad. de Boislève tomba par terre, inanimée. Huit jours après, elle apprit que son fils avait été tué à l'assaut de la Puebla par une balle dans l'œil gauche.

L'analogie est telle avec le cas Escourrou (l'œil gauche blessé !!) que j'ai grande méfiance, et je voudrais bien savoir si le lieutenant Escourrou et le lieutenant de Boislève ne sont pas une seule et même personne.

Flammarion ajoute : « LeD r NÉLATON a communiqué à ses collègues de l'Académie des Sciences un procès-verbal de l'événement, écrit tout entier de la main du premier président Devienne, et signé par tous les convives du fameux dîner ».

Mais, avant d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'une déformation sin- gulière du récit Escourrou, il faudrait savoir où se trouve ce procès- verbal.

On voit par cet exemple combien il est nécessaire de redoubler les constatations, les documentations, les contrôles. La S. P. R. anglaise a grandement raison de s'entourer de preuves et d'attesta- tions. Il n'y en a jamais trop, ni même assez.

Mad. Eustance, sur son lit de mort, parla avec insistance de son

1. A. S. P., 1891, p. 152.

2. LX1V, 2 janvier 1921.

�� �