Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée

362 CRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

Voici une monition qui n'est pas, à proprement parler, une moni- tion de mort, mais qui a un certain caractère monitoire remarquable, car elle constitue un appel très singulier l . Le Père Brompton (pseu- donyme) doit aller le lendemain matin donner les derniers sacre- ments à une femme très malade : il donne à la garde son numéro de téléphone pour qu'on l'appelle si la malade empirait. Au matin, à l'aube, il est éveillé et voit une forme humaine qui lui dit -.«.Il y a un message téléphonique pour vous». Il était 4 heures 15 du matin. Il s'habille précipitamment et arrive juste à temps pour donner les derniers sacrements à la malade.

Or il a été constaté qu'on ne lui avait jamais téléphoné, et que personne n'était venu le matin pour le réveiller.

Faut-il voir là simplement une hallucination (visuelle et auditive) du Père Brompton, préoccupé du devoir qu'il avait à accomplir auprès de la mourante ? Etant donnés les nombreux faits authentiques de monitions que nous connaissons, on peut supposer qu'il s'agit là d'une vraie monition impliquant la lucidité, et non d'un phénomène morbide, hallucination non véridique, comme en ont seulement les aliénés et les alcooliques.

Mad. Bishop, voyageant dans les Montagnes Rocheuses, avait fait là la connaissance d'un métis connu sous le nom de Mountain Jim. « Dans le cours d'une conversation, il me dit : « Je vous reverrai a quand je mourrai. » En 1874, dix ans après, étant à Interlaken, le matin, dans mon lit, vers 6 heures, j'étais occupée à écrire quand je vois Mountain Jim devant moi ; ses yeux étaient fixés sur moi, et, lorsque je le regardai, il me dit à voix basse, mais très distincte- ment : « Je suis venu comme f 'avais promis » puis il me fit un signe de la main et il ajouta « Adieu ». Nous prîmes, Mad. Ker qui était dans le même hôtel avec moi, et moi, note de l'événement, en indi- quant la date et l'heure. La nouvelle de la morj de Mountain Jim nous arriva plus tard. La date, si l'on tient compte de la différence de longitude, coïncidait avec celle de l'apparition ».

dant plusieurs nuits, des cauchemars dans lesquels elle se croyait poursuivie, étouffée par sa tante. Elle a fait dire des messes, et les cauchemars ont dis- paru. Adèle Bureau est d'ailleurs fort intelligente, et se rend bien compte de tout ce qu'elle ressent. La défunte n'a pas été enterrée avec sa robe de mariée.

1. Journ. S. P. R., juillet 1919, 84.

�� �