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358 GRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

Madère. Il tressaille, raconte aussitôt la vision à sa femme, et le lendemain matin à différentes personnes. Or cette tante de M. Barker à la même heure (en tenant compte de la différence de longitude) mourut à Madère 1 .

M. Baeschly, de Saverne, âgé de vingt ans, est seul avec son père dans la maison, quand, vers minuit, il se fait un terrible fracas. Le père et le fils se lèvent, n'y comprenant rien. Une seconde fois le même fracas recommence. Le père et le fils, après s'être recouchés, se relèvent etse rencontrent de nouveau devant la porte ouverte. Une troisième fois la porte se rouvre avec fracas. Alors ils la lient avec une grosse corde. Quelque temps après une lettre leur annonce que le frère de M. Baeschly était mort en Amérique, le même jour, à une heure de l'après-midi. Il paraît que, mourant, s'éveillant d'un coma prolongé, il avait dit :« Je viens de faire un grand voyage; j'étais chez mon frère à Brunatte » 3 .

Miss Beale, alors âgée de quatorze ans, voit entrer dans sa chambre, au milieu de la nuit, la figure d'un homme habillé d'une robe de chambre flottante; il semblait avec la main chercher son chemin, et disparut. Miss B... effrayée, appelle une de ses com- pagnes, qui couchait dans la même chambre. Celle-ci lui dit : « C'est sans doute C. . . , mon frère ». Le lendemain matin , au déjeuner, C... affirme qu'il n'est point venu, mais il avait vu, lui aussi, au même moment, une forme entrer dans sa chambre et une forme qu'il avait reconnue pour être l'ombre d'un ami (de mauvaise santé, mais qu'il ne croyait pas en danger) qui jadis lui avait dit : « Celui qui de nous deux mourra le premier viendra voir l'autre ». Or, en réalité, cet ami était mort cette même nuit, comme on l'apprit plus tard 4 .

1. Hall, tél., tr. fr. 249. Ce cas est noté par Grasset 1 comme ne prouvant rien. Mais la critique de Grasset est inopérante. En effet il parle d'un rêve banal, léger, comme probablement le R. P. Barker en a eu des centaines et des milliers dans sa vie. Mais non ! mais assurément non ! Ce fut une hallucination assez nette pour qu'il la raconte, comme un phénomène singulier, peut-être unique dans sa vie, à sa femme et à ses amis. Et puis est-ce que la simultanéité du jour et de l'heure ne compte pas ?

1. Loc. cit., p. 341.

3. Chevreuil, Loc. cit., 334.

4. A. S. P., 1891, I, 13.

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