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III. — MUNITIONS DE MORT »

Les monitions de mort sont fréquentes.

Si j'en donne tant d'exemples, c'est que j'ai voulu faire pénétrer la conviction dans l'esprit du lecteur grâce à la variété et à la com- plexité des monitions de mort, surtout grâce à la remarquable mul- tiplicité des témoignages.

Essentiellement les monitions de mort ne diffèrent pas des moni- tions d'autres événements : mais il faut cependant leur faire une place à part, à cause de leur fréquence.

Les cas que nous rapportons eussent pu être bien plus nombreux encore si nous n'avions exercé une assez sévère critique, même sur ceux qui ont été publiés. Cette critique, je le reconnais, eût pu certai- nement être plus sévère encore, et j'admets volontiers que la moitié des cas cités n'a pas une absolue valeur probatoire. Il n'en restera pas moins un notable nombre de faits authentiques, indiscutables, qui défient tout scepticisme.

Ne fût-ce qu'au point de vue historique, il est intéressant de citer la monition très nette qu'eut Chevreul, l'illustre chimiste 2 .

C'était en 1814, un peu avant l'entrée des Alliés.

Il voit dans sa chambre, entre les deux croisées de son cabinet, une forme pâle et blanche semblable à un cône allongé que sur- montait une sphère, forme qui paraissait d'ailleurs immobile. Chevreul, frissonnant, détourna les yeux, et cessa de voir le fan-

i. L'ordre qui a été adopté est à peu près l'ordre alphabétique. Pourtant il y a des exceptions; car j'ai parfois groupé ensemble les cas analogues. J'ai dû résumer ces communications, à mon grand regret; car tous les détails ont de l'impor- tance. Aussi bien faut-il conseiller, aux personnes curieuses de ces phénomènes, de recourir aux documents originaux, dont je donne l'indication bibliographique.

2. Elle est rapportée dans le tome II de YAnalomie comparée du système ner- veux, par Leuret et Gratiolet (Paris, 1857, 534).

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