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348 CRYPTESTHÉS1E ACCIDENTELLE

seurs alpins, fut atteint par une balle aux deux bras, et quitta la ligne pour aller se faire panser à l'arrière. Le soir, et quinze jours de suite, il manqua à l'appel. On le chercha en vain dans toutes les ambulances. Il fut porté disparu.

« Le 18 septembre 1916, le 13 e bataillon revint dans le même sec- teur où la ligne avait été portée à environ 3 kilomètres en avant. Dans la nuit du 18/19 un ami intime deD..., le sous-lieutenant V..., vit en rêve, dans un trou d'obus, au bord du Chemin Creux, au pied d'un saule, D... agonisant, qui lui reprochait violemment de laisser ainsi mourir sans secours son meilleur ami.

« V. . ., officier le plus froid du monde, calme, sceptique, était pour- tant obsédé par son rêve. Il alla trouver S..., son commandant, qui ne le prit pas au sérieux d'abord, puis, par complaisance, et pour en finir, accorda une courte permission à V... pour faire une enquête dans le Chemin Creux. V... y arrive, et retrouve le cadre de son rêve. Au pied d'un saule, une baguette avec cette étiquette. « Ici deux soldats français ». Rien ne pouvait faire soupçonner la présence en cet endroit des restes de D... Pourtant, en fouillant, on décou- vrit que c'était bien D... qui avait été inhumé là depuis quinze jours environ. Cet étrange fait pourrait être attesté par les officiers du 13 e bataillon de chasseurs; mais ils ont autre chose à faire ».

Le D r Ollivier (à Huelgoat, Finistère) part à cheval pour voir un malade, dans la campagne, à 20 heures. La nuit est noire. Son cheval bute, M. Ollivier tombe et se casse la clavicule. A ce moment même, (21 heures) Mad. Ollivier, allant se mettre au lit, est prise d'un tremblement nerveux, appelle sa domestique, et lui dit : « 7/ est arrivé quelque malheur, mon mari est mort ou blessé i ».

On peut supposer la monition ; mais une coïncidence fortuite est possible, et même vraisemblable.

Un soldat, paysan de la Creuse, raconte en termes très naïfs à M. Raymond Mialaret, qu'un matin sa petite fille, de sept ans, l'a vu en rêve, étendu à terre et ayant du sang au bras gauche. Elle a raconté le rêve à sa mère, qui a dit que c'était un cau-

i. Hall, tél., trad. franc., 78.

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