nuit ; j’avais un cancer de l’estomac, et vous alliez m’ouvrir le ventre 1 .
M. Haggard 2 fait un rêve très douloureux : il a une sensation d’oppression comme s’il était sur le point de se noyer. Peu à peu le rêve prend une forme plus précise. « Je voyais, dit-il, le bon vieux Bob (un chien qu’il affectionnait beaucoup) étendu entre les roseaux d’un étang. Bob, s’efforçant de me parler et ne parvenant pas à se faire comprendre par la voix, me transmettait l’idée qu’il était en train de mourir. » Au matin, il ne s’inquiéta pas ; on avait vu Bob en bonne santé la veille ; mais, dans la journée, Bob ne reparut pas. On constata, quelques jours après, qu’il avait été écrasé par un train en cette nuit du rêve de M. H... et le choc l’avait jeté dans l’étang voisin.
Le comte Nicolas Gomanys, médecin-major dans l’armée grecque, est envoyé à la garnison de Zante. Comme il approche de l’Ile, il entend une voix qui lui dit en italien : « Va voir Volterra ». « Cette phrase, dit-il, fut répétée si souvent, que j’en fus comme étourdi et même alarmé, parce que je croyais à une hallucination auditive. Rien ne me faisait penser au nom de Volterra qui habitait Zante, que je n’avais pas vu depuis dix ans, et à qui je n’avais jamais parlé. A l’hôtel, pendant que je défaisais ma malle, la voix ne cessait de me harceler. Soudain on vint me prévenir que M. Volterra était là. Il venait me supplier de le suivre immédiatement, pour donner des soins à son fils qui était très malade 3 ».
Le commandant Grima était allé, avec sa femme, à une soirée nationale à la Sorbonne et au Châtelet (14 juillet 1915). En rentrant, le soir, à Saint-Denis, Mad. Grima s’aperçoit qu’elle a perdu un diamant à Paris. Le lendemain matin, le jeune fils de M. et Mad. Grima dit à sa mère : « J’ai rêvé cette nuit qu’une petite fille avait trouvé la bague et qu’elle te la rapportait . Tu l’as donc perdue, maman ? » Et en effet, quand M. et Mad. Grima étaient rentrés le soir chez eux, leurs enfants étaient couchés et dormaient.
Mais ce n’est pas là le côté étrange de cette histoire ; car peut-
1. A. S. P., 1893, III, 140.
2. A. S. P., 1905, XV, 424.
3. Hall, tél., tr. fr., 306.