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310 CRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

D'abord à l'état normal, on riapas d'hallucination. Et ensuite, la concordance entre l'heure de la mort et le moment de la monition est parfois tellement précise qu'elle ne peut être due à la soi-disant imagination hallucinatoire (très rare). M. William savait que son beau-frère Georges était extrêmement malade, presque mourant. Un matin, il voit près de son lit la figure de Georges, et il dit à sa femme : « fai vu Georges ; il est venu durant une minute au lever du soleil. » Loin de là, Georges, mourait dans les bras de son père qui disait : « Le soleil se lève juste au moment où notre cher fils s'élève vers la patrie céleste. »

La concordance de l'heure est si exacte que le fait que Georges était en imminence de mort enlève peu de valeur à cette monition, à cause de la concordance précise dans les temps.

0. Hoddaille, appelé auprès de son grand-père, très malade, étant dans le train qui le mène à Mirecourt, entend un profond soupir; il se lève, regarde l'heure, et dit à son frère : « Il est une heure du matin, mon grand-père doit être mort, ou mourir. » M. B..., le grand-père de 0. Houdaille, entrait en agonie à une heure du matin exactement.

Même si l'on élimine — et il ne faut pas les éliminer — tous ces cas dans lesquels il s'agit d'une mort très prochainement atten- due, il reste un grand nombre de cas où le percipient croyait que l'individu dont il a reconnu la forme par une monition était en parfaite santé ou à peine malade.

Ainsi, quand M. Z... quitte son jeune ami B..., B... était en par- faite santé. Ils avaient causé de choses indifférentes, et pourtant, deux heures après, Z... fait un rêve terrible, au moment même où B... se suicidait ».

On pourrait sans doute diviser les monitions en monitions vrai- semblables et monitions imprévues.

Sont vraisemblables les monitions de mort dans lesquelles il s'agit d'un mourant. Sont imprévues les monitions de mort qui portent sur des individus en pleine santé. Or la ressemblance,

1. Il m'a semblé — mais ce n'est qu'une impression qu'une statistique précise devrait étayer — que les cas de monition sont relativement fréquents après les suicides. On en connaîtrait sans doute davantage, si, dans les familles où il y a eu suicide, on n'évitait avec soin de raconter l'événement lui-même et les conditions dans lesquelles il s'est produit,

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