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XENOGLOSSIE 277

tions posées par les prêtres, et enfermée dans une enveloppe cachetée posée sur la table.

Quelques faits de xénoglossie très passagère ont été observés par le D r Cadello, de Palerme 1 .

Il s'agit d'une jeuue fille de Palerme, Minfa Filituto, de seize ans, qui fut prise, en 1849, d'accès de somnambulisme spontané. Dans une de ses crises, elle dit qu'elle était grecque et écrivit des phrases italiennes avec des lettres grecques. Elle ne connaissait pas le grec, mais on lui avait prêté une grammaire grecque. Le lendemain elle parlait couramment français, langue dont elle connaissait à peine les éléments. Le troisième jour, alors qu'elle n'avait jamais appris un mot anglais, et qu'on n'avait jamais parlé anglais devant elle (?) elle parla un excellent anglais, dit M. Cadello, devant deux gentlemen anglais qui purent soutenir une longue conversation avec elle. Ces trois jours-là (jours de grec, de français et d'anglais) elle avait oublié complètement sa langue maternelle. Le quatrième jour, elle parla en italien qu'elle connaît mal (étant sicilienne), et qu'elle ne parle jamais. Le cinquième jour, la crise étant terminée, elle se remit à parler sicilien, ayant oublié complètement les épisodes de xénoglossie antérieure.

Que dire de l'histoire rapportée par le D r Grand Boulogne? Une dame, par l'écriture automatique, alors qu'elle ne connaissait nullement le latin, écrivit avec une rapidité inouie, « Sacerdos a deo dilecte, cur manifesta negas? Cur concedens omnia potenti Deo non fateris veritatem, oculorum aciem perstringentem. Sacrae litterae mémento, crebrae sunt manifestationes angelicis. Vide etcrede». Le style est étonnamment du mauvais latin d'église, et ce n est que plus curieux. Mais il faudrait, pour entraîner notre conviction, mieux connaître les conditions de l'expérience, et surtout avoir obtenu la répétition du phénomène. Le D r Grand Boulogne fait remarquer que pendant cette écriture des coups retentissaient dans la table et au plafond.

Le D r Bôhm 3 a observé une personne qui donnait en écrivant à la

1. Stoi-ia di un caso d'isterimo con segnazione spontina. Palermo, 1853, Anal, par Hahn, in A. S. P., 1901, 149-159.

2. Cité par Delanne, Rech. sur la médiumnité, p. 420.

3. Uber wissenchaftlick durckfuhrte Versuche und Gedankenlesen (Psych. Stu- dien, 1917, XLIV, 575).

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